Tout a commencé rapidement. Trop rapidement! Lorsqu’on accouche prématurément, on vit beaucoup d’inconnu, d’incompréhension et d’incertitudes. Heureusement, tout est allé pour le mieux pour nous! Puisque notre fille est prématurée, elle a été gavée les 4 premières semaines de sa vie.
Comment je voyais l’allaitement…
Durant ma grossesse, mon point de vue face à l’allaitement n’était pas clair. Je me disais que si je pouvais allaiter, tant mieux, mais que sinon, je donnerais le biberon à mon bébé et que ce serait bien correct ainsi. Je n’ai donc pas fait de recherches plus qu’il ne le fallait à propos de l’allaitement, ni fait appel à une marraine pour me guider. Je me disais que tout se ferait naturellement…
Parfois (souvent, même!), les choses ne se passent pas comme on les aurait imaginées. Donc, lorsque j’ai accouché, notre fille a été transférée aussitôt en néonatologie. Lorsque je voulais la voir, je devais aller dans cette salle où se trouvent les bébés prématurés ou qui ont besoin d’assistance après leur naissance. J’ai beaucoup souffert du manque de proximité avec mon bébé et du manque de « cocooning », tel que je me l’étais imaginé. Lors de sa naissance, je n’ai pas eu la chance qu’elle se blottisse sur moi et de vivre pleinement cet arrivée remplie d’amour.
Heureusement, j’ai pu faire beaucoup de peau à peau durant son séjour à l’hôpital.
Histoire unique
On m’a suggéré de tirer mon colostrum, qui a été très peu présent dans mon cas. Je connaissais les nombreux bienfaits de ce petit miel doré pour mon bébé, c’est donc avec un peu d’acharnement que j’ai tiré les quelques mini-gouttes que j’ai pu.
La montée de lait… quelle montée de lait? Je m’attendais à avoir une grosse montée de lait, à devoir appliquer des feuilles de choux et que mes seins débordent! Quelques jours après mon accouchement, la conseillère en lactation de l’hôpital m’a demandé si j’avais eu ma montée de lait. Je n’avais pratiquement rien ressenti, donc je ne savais pas trop quoi lui répondre…
Il faut dire que durant ma première semaine à l’hôpital (malgré mon congé, j’y suis restée jour et nuit pour veiller mon bébé), j’étais dans un état de choc et un peu dans le déni. On me conseillait de faire des choses, mais je n’écoutais les instructions qu’à moitié…
Je me fâchais contre le tire-lait qu’on me proposait d’utiliser pour offrir mon lait à mon bébé et je n’étais pas très assidue dans mon « pumping »…! Je peux vous dire que j’ai un peu une relation amour-haine avec le tire-lait.
Environ une semaine plus tard, lorsque j’ai repris mes esprits et accepté la situation dans laquelle nous étions, j’ai TOUT fait pour allaiter!!! C’était devenu une évidence pour moi. Bébé avait un frein de langue et de lèvre courts et était prématuré, donc rien pour mettre les chances de notre côté…
J’ai commencé à prendre des produits naturels, enchaîné peu de temps après avec la dompéridone et tiré mon lait aux 3 heures, durant 4 semaines. J’ai aussi fait du « power pumping » pour tenter d’augmenter ma production. Je n’ai jamais eu une grosse production de lait, mais au moins, je n’en ai jamais manqué pour nourrir mon bébé.
Notre belle aventure se poursuit!
Aujourd’hui, notre fille aura 10 mois dans quelques jours et je l’allaite toujours. La famille va bien et nous sommes tous heureux! Mon conjoint a été très présent et a su m’apporter le support dont j’avais besoin afin que notre parcours soit le plus harmonieux possible.
Chaque récit est différent. Le meilleur conseil que je puisse te donner est de ne pas te comparer… Du soutien en allaitement est aussi disponible. Sois douces envers toi-même.
Beaucoup d’amour!
Annik xx