Ma fille est née prématurément à 32,3 semaines et a été hospitalisée les 7 premières semaines de sa vie. Psychologiquement, je n’étais pas prête à enfanter aussi tôt, ni à faire face à la suite…
Difficulté d’attachement
Je me souviens de la première nuit où je suis restée seule à l’hôpital. J’étais debout à côté de l’incubateur. Ma fille était en néonatalogie. Je pleurais. Je me sentais vide. Je flattais mon ventre, maintenant sans bébé. Je ne comprenais pas ce qui venait de se passer et je regardais ma fille avec détachement. Je la regardais branchée de partout et j’avais peur. Je ne voulais pas m’attacher, de peur qu’elle meurt. Je ne comprenais pas pourquoi non plus, je ne me sentais pas attachée à elle. Je lui disais à voix basse que si elle devait partir, que je la laisserais aller…
J’avais de la peine et j’avais peur. Je n’ai jamais été aussi impuissante et vulnérable qu’à ce moment précis dans ma vie.
Je ne suis pas « tombée en amour » avec ma fille lors de mon accouchement. Elle est née et ils l’ont emporté, alors que moi j’avais une révision utérine. Je n’ai pas eu la chance de l’avoir sur moi en peau à peau, immédiatement après sa naissance. Je sais aujourd’hui que ces circonstances n’ont pas aidé à créer le lien d’attachement…
À chacun son rythme
J’étais en mode survie! Je devais me remettre rapidement de mon enfantement afin de prendre soin de ce petit être inconnu et tirer mon lait, préférable à la préparation, surtout pour une prématurée.
Malgré tout ça, je voulais tout faire pour son bien-être. Inconsciemment, j’étais déjà une maman, depuis mon test de grossesse positif. J’avais seulement besoin de temps. D’y aller à mon rythme… de m’adapter à tout cet univers inconnu qui se présentait à moi. L’univers hospitalier.
Et puis maintenant…
Être mère est le plus grand défi et le plus beau cadeau que j’ai reçu de toute ma vie. Mon post-partum a été long (plus de 2 ans) et j’ai encore de la difficulté à me séparer d’elle pour quelques heures (malgré que j’en ressens le besoin).
Être maman m’a permis de reconnecter avec qui je suis réellement, revoir mes priorités et renouer avec ma féminité si bien enfouie.
Le fait de ne pas avoir ressentis de « coup de foudre » suite à sa naissance ne fait pas de moi une moins bonne mère. Malgré la culpabilité que je vivais à ce moment-là, je peux témoigner aujourd’hui à quel point les liens que nous avons développé depuis sa naissance sont merveilleux et plein d’amour.
Peut importe ton chemin, tu es une bonne maman, ne l’oublie pas!
Ne garde pas tout pour toi. Des professionnels qualifiés en périnatalité sont-là pour t’écouter. N’hésite pas à m’écrire pour des références.
Annik Xx