J’ai décidé d’écrire à propos de nos deux « confinements » afin de donner un peu d’espoir aux mamans qui vivent avec un bébé en néonatalogie ou qui ont eu un « bébé COVID ». Une partie de ce texte a été écrite durant le séjour de notre fille à l’hôpital afin de me libérer un peu de toutes les émotions que nous vivions. Comme je le dis souvent, tout passe… donc vous devinerez que cette période un peu moins facile est maintenant derrière nous et que tout va bien maintenant!

On m’a souvent mentionné que pour élever un enfant, ça prend un village! Je peux maintenant vous confirmer que lorsque nous vivons des périodes difficiles ou de solitude avec bébé, cette expression prend tout son sens…

Accoucher prématurément vient bien certainement avec plusieurs deuils à faire. Dans mon cas, la disparition soudaine de ma « mini bedaine », l’absence de ma séance de photos de grossesse et le manque de proximité avec mon bébé après sa naissance n’en sont que quelques-uns. Par la suite est venue la culpabilité de ne pas être « capable » de porter mon bébé à terme et la peur que mon bébé décède…

 

Notre premier confinement

Les sept semaines passées avec mon bébé en néonatologie ont été les plus difficiles de ma vie, j’étais littéralement en état de choc! Je peux vous dire qu’à ce moment-là, l’équilibre de vie que je prône activement dans mon quotidien n’y était pas du tout… Et c’était bien correct! Heureusement, mon conjoint était là pour veiller sur nous et sur notre maison (je ne lui dirai jamais assez à quel point son aide physique et psychologique a été précieuse!).

Une fois sortis de l’hôpital, on nous a bien mis en garde de ne pas exposer bébé aux virus, comme par exemple la grippe (qui est ultra présente en hiver). Donc nous avons restreint les visites au minimum pour essayer du mieux qu’on pouvait de retrouver un peu de zenitude dans notre vie et de rester tous en santé et loin de l’hôpital…!

Jusque là, je m’ennuyais un peu de mon monde, mais ce que je souhaitais par-dessus tout, c’était de m’enfermer dans ma maison avec bébé et papa afin de nous remettre de ces émotions! Je voulais de la paix, de la santé et de l’amour…

Notre deuxième confinement

Environ cinq ou six semaines plus tard arriva la foutue COVID! Début de notre deuxième « confinement »… Pour être bien franche, je croyais au départ que les médias alarmaient les gens et que cela durerait une semaine ou deux, donc je n’y voyais aucun inconvénient. C’était une occasion de continuer ma lune de miel tant rêvée avec bébé. Mon conjoint a continué de travailler, donc j’étais seule avec bébé.

Les semaines ont passé, les « FaceTime » se sont enchaînés, et là, je commençais vraiment à avoir envie de voir des gens! Moi qui me suis toujours considérée comme une personne solitaire et une femme autonome, une « SuperWoman », j’avais envie de voir du monde et d’avoir un peu d’aide! Mon bébé dormait seulement dans mes bras durant le jour, donc je n’avais pas vraiment de temps de répit (sauf quand nous allions prendre des marches ;) )… Je suis une personne habituellement très positive (maintenant ;) ), mais à ce moment-là, la tristesse m’habitait de plus en plus. J’avais l’impression que mes proches ne connaîtraient jamais mon bébé qui allait bientôt avoir 6 mois…

 

À l’instant où j’écris cet article, le déconfinement est commencé et j’en suis ravie!

Heureusement, durant les périodes comme celle de la pandémie et en tout temps, il existe des ressources pour les mamans (et aussi pour les papas) qui se sentent épuisées et dépassées par les événements. La force des groupes de discussion avant les cours de yoga pré et postnatal en sont un exemple. C’est important de parler, cela fait du bien! Grâce au Hatha yoga, j’ai pu utiliser des outils qui m’ont permis de rester « groundée » et non pas de me perdre dans les vibrations négatives qui étaient présentes dans notre environnement. Plusieurs accompagnantes à la naissance (doulas) offrent aussi un service de relevailles. N’hésites pas à demander cette aide si précieuse.

Nous devons accueillir nos émotions pour pouvoir les laisser partir par la suite. C’est normal de vivre des émotions, qu’elles soient négatives ou positives.

J’ai maintenant encore plus le goût de m’entourer de femmes, de mamans. Nous sommes toutes différentes, mais la maternité est un lien qui nous unit d’une façon indescriptible.

Si mon partage peut faire du bien à l’une d’entre vous qui me lirez, j’en serai très heureuse.

Surtout, n’oublies pas que tout passe…

Je te souhaite de la paix et de l’amour…

Annik xx